vendredi 4 mai 2018




  BIEN NOURRIR SON OISEAU






Nourrir son oiseau est un vaste programme tant la diversité des espèces est grande. Du canari au perroquet, chaque oiseau a son régime que seul un professionnel est à même de fabriquer ou de recommander. Une nourriture déséquilibrée est probablement la raison la plus fréquente des maladies des oiseaux d’agrément, qu’il s’agisse d’excès ou de carences.
Les huit mille espèces d’oiseaux sont toutes classées en fonction des besoins alimentaires. Le bec est adapté à la dominante alimentaire de chaque genre (granivore, insectivore, frugivore, nectarivore ou mixte).

Les besoins nutritionnels de l’oiseau
 La consommation d’aliments est très importante par rapport au poids de l’oiseau. Pour exemple, un canari d’environ 20-25g consommera 4 à 8g de graines, et 5 ml d’eau par jour. La population des oiseaux de compagnie est en grande majorité granivore. Une alimentation équilibrée doit être élaborée en tenant compte de l’espèce, (canaris, perruches, exotiques, grandes perruches, perroquets, tourterelles) et doit couvrir les besoins d’entretien, de croissance, de production (vol), et de production de chaleur.
L’alimentation des oiseaux doit être variée et équilibrée. La base de la nourriture est constituée par les mélanges de graines qui peuvent être enrichis en vitamines.
Les graines essentielles pour l’alimentation des oiseaux sont principalement :
Alpiste, arachide, gruau d’avoine, blé, caroube, chènevis, colza, dari roux, lin, maïs, millet, millet en grappes, moha, navette, niger, oeillette, pois, riz, sarrasin, tournesol
Les mélanges de graines que vous proposerez à vos oiseaux devront être composés essentiellement de graines sélectionnées, triées, et nettoyées (dépoussiérage, brossage, lustrage) afin de garantir à l’animal une nourriture débarrassée d’impuretés et de poussière. Un mélange poussiéreux étant souvent à l’origine de maladies respiratoires.

Doit-on diversifier sa nourriture ?
 Dans la nature, l’oiseau modifie son alimentation en fonction des saisons et de son habitat. En effet, l’oiseau en liberté dispose d’une grande variété de grains, de graines germées, mais aussi de fruits, de baies, de verdure, d’aliment de lest, de dépuratif…

L’alimentation constituée par les mélanges de graines et les friandises doit satisfaire les besoins en protéines, lipides (matières grasses), acides aminés dits acides aminés essentiels.
L’alimentation doit aussi satisfaire les besoins en minéraux.
Un des principaux problèmes de la nutrition des oiseaux de compagnie est l’apport insuffisant en calcium, élément essentiel à la formation du squelette ou de la coquille de l’oeuf. Les graines riches en phosphore sont pauvres en calcium. Il est donc nécessaire de corriger cette carence par un apport de coquilles d’huîtres, d’os de seiche ou d’utiliser un gravier fond de cage avec coquilles apportant le calcium et facilitant la digestion. Il en va de même pour les oligo-éléments tels que le cobalt, le cuivre, le fer, le manganèse, le zinc et surtout l’iode pour la perruche, indispensables en quantités très faibles.
Les vitamines sont des substances que l’animal doit trouver dans son alimentation car il ne les synthétise pas. Elles sont primordiales pour la croissance et la résistance aux maladies d’où l’importance de mettre à disposition de l’oiseau des aliments et des friandises enrichies en vitamines (Vitamines A, D3, E et du groupe B).
Les biscuits aux œufs et au miel apportent protéines et énergie.
Les pâtées enrichies aux œufs contiennent les éléments essentiels (protéines, minéraux, vitamines..) à la femelle durant les périodes de reproduction, de couvaison et d’élevage. Il en va de même pour le bon développement des jeunes et cela jusqu’au sevrage.
Pour varier le régime alimentaire, les baguettes de graines enrichies de fruits sont à distribuer en alternance.
Il est primordial de veiller à ce que l’oiseau ait toujours de l’eau fraîche à sa disposition, nécessaire à une bonne alimentation ainsi que de la verdure (laitue, pissenlit - jamais de persil) renouvelée chaque jour.

Faut-il tenir compte de son mode de vie et de son habitat ?
 L’habitat joue également un grand rôle. L’oiseau a besoin de tranquillité, d’un endroit bien aéré et suffisamment lumineux. Toute modification brutale de ses conditions de vie peut lui provoquer un stress. De même, un changement d’alimentation fragilise son organisme en causant des troubles physiologiques.
Il faut éviter les excès de chaleur comme de froid.
Nous pouvons élever les oiseaux à l’extérieur dans le froid à condition qu’il n’y ait pas de variation brutale de température et les moyens de s’abriter en cas d’intempéries. Les lipides, ou matières grasses sont mis en réserve par l’organisme des oiseaux ayant à se défendre contre les températures négatives. C’est pourquoi, ils sont si friands de graisse en hiver.
Une chaleur excessive est en général plus dangereuse que le froid pour l’oiseau de compagnie vivant en intérieur.
Une bonne hygiène est indispensable, les mangeoires et les abreuvoirs ou fontaines doivent toujours être propres et soigneusement nettoyées.

Quand faut-il recourir à une alimentation particulière ?
 - Pour les oiseaux de compagnie
 Tout au long de sa vie, l’oiseau aura besoin d’une alimentation saine et équilibrée qui pourra évoluer en fonction de son stade physiologique : au moment de la reproduction, durant la croissance des jeunes, lors des périodes de renouvellement du plumage (mue).
Durant ces périodes, l’oiseau se fatigue et ses besoins en vitamines, sels minéraux, oligo-éléments et acides aminés sont très importants. Il est donc indispensable de bien surveiller l’alimentation durant ces périodes et d’apporter par la boisson et la nourriture des compléments (vitamines B12 - pâtées - biscuits - gravier - graines vivifiantes).
Une carence alimentaire peut aussi être à l’origine du picage, habitude vicieuse, qui peut être aussi d’origine comportementale, que prend l’oiseau en s’arrachant les plumes ou celles de ses congénères. Les raisons sont multiples et le problème sera corrigé une nouvelle fois par des compléments alimentaires, et vitaminiques.
Disposant souvent d’un espace réduit et manquant d’exercice, l’alimentation est souvent trop riche en graisses avec des risques comme la surcharge graisseuse, l’obésité.
L’excès de nourriture ou une nourriture trop riche et mal équilibrée peuvent entraîner une dégénérescence graisseuse du foie avec hépatite, ainsi qu’une acidose favorisant une déminéralisation avec fragilité des os. Une intoxication par des matières grasses rances peut également en être responsable. Il faut rééquilibrer donc la ration et supprimer les graines grasses (oeillette, navette, chènevis) au profit de l’alpiste, du millet, du gruau d’avoine. Un jour de diète par semaine est toujours conseillé.
- Pour les oiseaux de la nature
Pendant la saison froide, les oiseaux ne trouvent plus dans la nature les graines, les fruits, les insectes dont ils ont besoin. Il faut leur apporter des mélanges plus adaptés à base de graisse et de graines. Mis à leur disposition dans une mangeoire, sur un balcon ou dans un arbre, ces produits les aideront à passer l’hiver.

Comment vérifier que l’animal est en bonne santé ?
 Votre oiseau peut souffrir d’un déséquilibre alimentaire où développer une maladie.

Soyez donc vigilant dès que :
- L’oiseau est triste. 
- Il n’a pas d’appétit. 
- Ses plumes sont ébouriffées. 
- Il a très soif. 
- Sa respiration est haletante, bruyante et il tient le bec ouvert, la queue suit le rythme de la respiration. 
- Il a les yeux gonflés. 
- Il se cache souvent la tête sous les ailes. 
- Il éternue, il tousse et il a le nez qui coule. 
- Ses mouvements ne sont pas coordonnés et il renverse la tête en arrière. Ses pattes sont rouges et gonflées. 
- Il a la diarrhée et ses déjections souillent les plumes autour du cloaque. 
- Il maigrit rapidement.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à consulter un vétérinaire spécialisé.